Introduction : Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est la forme la plus complète et la plus sévère de l’Ensemble des
Troubles Causés par l’Alcoolisation Fœtale (ETCAF). Les objectifs de cette étude étaient de calculer l’incidence du SAF au Centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie Obstétrique de Befelatanana (CHUGOB) et de décrire les profils sociodémographique et clinique de ce syndrome.
Méthodes : L’étude était descriptive et transversale sur 6 mois. Les cas étaient inclus de façon exhaustive s’ils présentaient
un retard de croissance (poids inférieur au 10ème percentile selon la courbe de N. Mamelle) et des éléments dysmorphiques
caractéristiques du SAF. La consommation d’alcool était recherchée au moyen d’un questionnaire alimentaire.
Résultats : Au total, 23 cas ont été inclus. Huit ont été classés SAF confirmés, 7 SAF suspects et 8 SAF douteux.
L’incidence du SAF confirmé était de 5,3 pour 1000 naissances vivantes. Toutes les mères qui ont déclaré avoir pris de
l’alcool sont de bas niveau de scolarisation et travaillaient dans les secteurs secondaires ou tertiaires. La majorité des mères
avait moins de 25 ans (75%). Dans la sous-population de SAF confirmé, l’hypotrophie était harmonieuse dans 37,5% des
cas, les signes de dysmorphie craniofaciale étaient présents chez 54,5% et les signes neurologiques chez 9,3%.
Conclusion : Une information du grand public sur le méfait de l’alcool pour le fœtus, une formation spécialisée des
personnels soignants et une prise de conscience des autorités compétentes sont nécessaires.
Mots-clés : Alcool, grossesse, syndrome d’alcoolisation fœtale